La région de Thiès a enregistré le plus fort taux de départs dans le cadre de l’émigration irrégulière avec des conséquences dramatiques. Lors d’un forum, tenu à Thiès, ces acteurs ont indexé l’Etat dans l’échec de la gouvernance de la pêche et appelé à des états généraux de la pêche.
Une occasion pour le chef de l’exécutif régional d’inviter à plus de responsabilité. Alioune Badara Mbengue interpelle tous les acteurs, en particulier la communauté, pour une meilleure sensibilisation des candidats à la migration irrégulière. « Nous avons abordé comme solution, le renforcement de la surveillance. A ce niveau-là, je crois que nous avons rappelé tous les efforts déployés par l’Etat pour la surveillance des côtes. Mais à ce niveau-là, on ne le dira jamais assez, on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque personne. Il faut que les populations participent elles-mêmes à dénoncer les candidats au départ mais également à dénoncer les organisateurs de ces voyages. Dans cette histoire-là, les candidats ne sont que des victimes.
Ce sont des gens tapis dans l’ombre avec la complicité de rabatteurs qui récupèrent l’argent de ces candidats alors qu’eux-mêmes, ils n’ont pas le temps puisque chaque départ c’est des millions et par le biais de ce dispositif, ils mettent en danger la vie de ces gens. Je crois que comme solution nous avons entendu ici dire qu’il faudrait accentuer la sanction qui doit peser lourdement sur ces gros bonnets là tapis dans l’ombre et qui organisent par le biais de ces rabatteurs-là, les jeunes pour les jeter en pâture au fond des océans. Il y’a aussi l’accentuation de la communication comme solution, chacun d’entre nous qui participe à ce forum doit être un relais à son niveau.
C’est pourquoi je demanderais aux préfets qui sont là, chacun en ce qui le concerne d’organiser un CDD, un conseil départemental de développement et demander même aux sous-préfets d’organiser des CLD pour accentuer la lutte et la sensibilisation », a indiqué le gouvernement de la région de Thiès, Alioune Badara Mbengue. Selon le secrétaire général de l’Union Nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal, ce phénomène de la migration irrégulière touche plusieurs zones dans le pays et ce drame est en train de faire des ravages au niveau de la population.
« Nous sommes là pour parler de ce phénomène de la migration irrégulière qui est un drame qui fait des ravages au niveau des populations sénégalaise surtout celles plus jeunes. Qu’est ce qui a amené ce phénomène ? Si on reconvoque l’histoire, c’est un phénomène qui date de très longtemps mais il faut contextualiser. Ce qui se passe actuellement dans notre pays est incompréhensible, malgré les décomptes macabres, il y’a toujours de potentiels candidats à la migration irrégulière. Nous sommes de ce secteur qui est le premier levier économique du Sénégal. Quand on sait que le tissu économique sénégalais à plus de 85%, est détenu par le secteur informel, donc ce secteur doit être beaucoup plus tenu en main avec le respect qui sied pour que ces populations-là puissent vraiment rester au pays, y croire puisqu’il y’a un véritable espoir de rester pour asseoir une base logique et travailler dignement et bénéficier ou vivre dignement des fruits de notre dur labeur. Comme solution, il faudrait établir les états généraux de la pêche, le mal est trop profond.
Le président Macky Sall l’avait suggéré en mars 2021 et cela avait suscité beaucoup d’espoirs au niveau des acteurs. Mais depuis lors, rien n’est fait », a dit Abdoulaye Ndiaye, secrétaire général de l’Union Nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal qui ajoute que les ressources halieutiques manquent criardement, puis qu’il y’a une crise qui secoue le secteur depuis plusieurs années et que des solutions adéquates et adaptées ne sont pas apportées par le gouvernement du Sénégal. Pour l’essentiel des candidats à la migration irrégulière, ce sont des pêcheurs et cela découle d’une « mauvaise » gouvernance des pêches.
SN/SA/SHN