Une mission conjointe des acteurs de l’éducation, de l’UNICEF et de l’association des mères d’élèves (AME) visite, depuis hier et ce pour deux jours, les centres d’éveil communautaire également appelés classes communautaires préscolaires en phase d’expérimentation dans le département de Goudomp.
Des progrès sont certes notés sur le terrain mais des défis majeurs subsistent toujours et ont pour nom constructions et équipements scolaires, prise en charge des prestataires volontaires et la mise en service des cantines. L’adjoint au préfet exhorte les élus territoriaux à accompagner cette initiative porteuse d’espoir.
Le département de Goudomp situé dans l’extrême sud du pays abrite dix classes communautaires pour le développement intégré de la petite enfance, y compris les daraas préscolaires franco-arabes. L’objectif est d’assurer le développement intégré de la petite enfance avec l’essentiel des soins y afférents. Ce mardi et mercredi, une mission conjointe de l’éducation, de l’UNICEF et les acteurs communautaires effectuent une visite de site pour s’enquérir du niveau de mise en œuvre. Mme Fatoumata Bintou Diallo, la directrice d’une daara qui porte son nom à Goudomp explique que « ce sont le Français et l’Arabe qui sont enseignés dans cet établissement. Au début, nous avons travaillé sans vraiment de soutien jusqu’à ce que l’UNICEF vienne nous appuyer par l’entremise de l’inspection de l’éducation et de la formation de Goudomp ». Et de poursuivre : « nous avons ici la petite et la moyenne section. Nous remercions l’IEF de Goudomp qui nous a assuré la formation et l’accompagnement. Toutefois, nous avons besoin d’un local bien construit pour aider ces enfants à grandir dans de bonnes conditions », dit-elle.
L’inspecteur d’académie de Sédhiou s’est expliqué sur les points forts et les faiblesses de ce programme : « les points forts, c’est que nous avons trouvé partout des centres de développement communautaires bien fonctionnels, des prestataires bien formés, des centres bien équipés par l’UNICEF avec un bon suivi de l’Inspection de l’éducation et de la formation de Goudomp. C’est le lieu de saluer la vision et la célérité de l’inspecteur Cheick Amadou Diarra et de son secrétaire général Jean Claude Sané. Nous avons également identifié des points faibles à améliorer comme notamment la construction, la prise en charge des prestataires et la mise en service des cantines scolaires », a fait observer Cheick Yaba Diop de l’IA de Sédhiou.
Les collectivités territoriales interpellées !
Face à l’impératif d’une synergie des acteurs pour la réussite de ce programme pilote, notamment la prise en charge salariale des prestataires, l’adjoint au préfet de Goudomp, Baba Wilane, exhorte les collectivités territoriales à mettre la main à la poche : « nous exhortons les collectivités territoriales à accompagner les centres d’éveil communautaires qui sont de véritables leviers de promotion de la petite enfance et de l’éducation en général. Penser à insérer ce programme dans leur budget, de façon pratique, c’est les aider à disposer d’abord d’un site, ensuite à construire et équiper des salles de classe et aider à leur fonctionnalité. Nous remercions déjà l’UNICEF pour son appui constant », souligne l’autorité.
De son côté, le directeur national de l’enseignement préscolaire Tengala Ba a exprimé sa satisfaction pour la bonne fonctionnalité de ces centres et encouragé les différents acteurs à la persévérance pour accroitre les performances. Déjà assez significatives, relève-t-il. Tant bien que mal, ces pionniers des classes préscolaires communautaires impriment leurs marques sur la carte scolaire dans la perspective d’une mise à l’échelle dans toute la région de Sédhiou.