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lundi, juin 30, 2025

SANTÉ : INÉGALITÉ D’ACCÈS AUX SOINS AVEC LES HOMMES : LA JIFM VEUT DES FEMMES PLUS VISIBLES DANS LA CMU

Si les femmes sont un pilier important du système de santé dans les ménages, leur prise en charge par les mutuelles de santé n’est pas encore assez significative. Beaucoup d’organismes voudraient voir les choses changer.

Après la Côte d’Ivoire, le Sénégal abrite, depuis hier, la Journée internationale de la femme mutualiste (JIFM). Cette quatrième édition, qui se tient à Saly, regroupe 200 femmes d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine venues croiser leurs regards sur un certain nombre de questions, qui tournent autour de l’inégalité d’accès aux soins entre les hommes et les femmes, du poids des déterminants socio-économiques dans ces inégalités, ou encore de la prise en compte dans les politiques de santé et dans l’offre de soins de ces inégalités.

Mme Mbaye Rokhaya Badiane, coordonnatrice de la Cellule genre pour l’Agence nationale pour la CMU, indique que le Sénégal a élaboré un projet qui veut que les femmes soient plus visibles dans la CMU. « Laquelle comporte deux volets : l’offre et la demande. Et par rapport à la demande, nous voulons que dans les mutuelles de santé, les femmes puissent avoir un rôle important à jouer. Il y a des instances de prise de décision et on a vu que les femmes sont minoritaires dans ces cadres de concertation. Et si on leur en donne les moyens, elles vont jouer pleinement leur rôle dans la mise en œuvre de la CMU. L’autre aspect, c’est qu’on a vu que certaines pathologies spécifiques aux femmes, telles que le cancer du col de l’utérus ou du sein, ne sont pas prises en charge dans le cadre de la CMU. Cela constitue un axe central dans le plan d’opérationnalisation que nous comptons mettre en œuvre, même si l’Agence s’engage à prendre en charge les initiatives de gratuité comme les soins de 0 à 5 ans, la césarienne, etc. Mais on veut que d’autres besoins spécifiques des femmes puissent être pris en charge », a déclaré Mme Mbaye.

Mais du fait du taux de pénétration très faible, le Sénégal veut également massifier les mutuelles, tout en améliorant la qualité des soins. Ainsi, pour y arriver, il compte mettre en place des réseaux de mutuelles dans chaque département, tout en passant par la capacitation des femmes à aller vers les populations, « les sensibiliser et leur parler des besoins de pérenniser cette CMU qui est pour les populations. C’est le rôle que nous voulons que la femme joue au sein de la population. L’autre aspect, c’est la qualité des soins. On se rend compte que malgré les efforts, il y a des problèmes au niveau de l’accueil, des prestations offertes, etc. Si nous parvenons à capaciter les femmes, elles pourront travailler en étroite collaboration avec les prestataires de soins pour lever ces barrières, d’autant plus que l’Agence, dans ses réformes, est en train de mettre en place des bureaux qui vont appuyer l’accès aux soins de santé », a ajouté Mme Mbaye Rokhaya Badiane.

Aujourd’hui, le Sénégal compte plus de 600 mutuelles, avec beaucoup de communes. Mais, elles sont confrontées au défi de la pérennisation du financement et à celui du renforcement des adhésions.

Face à la complexité de la mise en place du processus de couverture, Jean-Victor Ayité, le Directeur général du Programme d’appui aux stratégies sociales, a indiqué que « l’Agence pour la Cmu ne peut pas être partout, par contre, la population est partout. Nous nous sommes dit en termes de stratégies, pourquoi ne pas nous baser sur la population elle-même pour promouvoir la politique de la CMU. Et dans cette population, nous nous sommes rendu compte que les femmes, la plupart du temps, ont des approches très pragmatiques des questions de solidarité, de protection sociale ». Selon M. Ayité, la participation des femmes est effective. « Quand les enfants sont malades, ce sont les femmes qui les accompagnent à l’hôpital. Quand les hommes sont convalescents, ce sont les femmes qui entretiennent le ménage grâce à leur petit commerce, pour arriver à acheter les médicaments. Donc elles constituent un maillon important ; elles sont déjà des actrices de protection sociale. Et dans le contexte de cette collaboration que nous avons avec l’Agence de la CMU au Sénégal, nous nous sommes appuyés sur les dispositifs qui ont été déjà mis en place par l’Agence, qui a mis en place une Cellule genre qui a déjà entrepris plusieurs actions sur le terrain », a magnifié le Directeur général du Programme d’appui aux stratégies sociales (Pass).

SN/YD/SHN

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