La coalition présidentielle peine toujours à trouver un candidat unique et consensuel même si, le sage Moustapha Niass rassure que le « Macky » soit toujours dans les délais requis pour choisir son homme. Cette charte ou contrat de mandataire avec ses treize articles mis en exergue va régler quoi en réalité ?
On nous fait savoir que c’est pour garder l’unité dans la majorité présidentielle pour une continuité du PSE. Le « big boss » semble dire à la grande famille, « cette charge que vous m’avez donnée, je ne peux pas la porter ». Tellement cette illusion fait que l’on se perde finalement en conjoncture. Pourtant la position de tous les membres de Benno est claire, tous sont pour un candidat de consensus même si l’expression des ambitions des uns et des autres est bien comprise. A observer la situation, l’on se rend compte qu’il ne sera point facile ni aisé pour le boss d’incarner une certaine neutralité ou une impartialité. C’est véritablement un problème, qu’en douze ans de pouvoir, personne n’ait été préparé à succéder au boss, alors que c’était prévisible. Puisqu’il avait écrit et dit qu’il ne ferait pas plus de deux mandats.
La question que l’on devrait se poser, c’est comment en est-on arrivé à cette situation ? C’est pourquoi les dirigeants doivent continuer à appeler à une prise de conscience claire des enjeux et du contexte actuel. Et que ceux qui ne seront pas choisis comprennent que ce n’est pas une fin en soi ou une fatalité de ne pas être choisi comme candidat. Et que ce n’est pas non plus une honte de se mettre derrière celui qui sera choisi au nom de Benno. Cette coalition a besoin, comme le disent la plupart de ses responsables, de remporter les joutes prochaines pour pouvoir continuer à dérouler le Plan Sénégal Emergent si cher au chef. Et ce candidat rassembleur devra aller au-delà de Benno pour permettre de remporter les élections en 2024.
Le caractère partisan ne devrait plus se poser, l’heure est à l’union sacrée. C’est comme un enjeu de pouvoir dans un contexte préélectoral que nous vivons. La guerre des soutiens des candidats se poursuit entre surtout les deux potentiels candidats, l’actuel PM Amadou Ba et le président du Cese, Abdoulaye Daouda Diallo.
Déjà hier, nous avons eu vent d’un membre de l’Apr qui tire à boulets rouges sur le secrétariat exécutif national de l’Apr. Pape Aliou Diallo, pour ne pas le nommer, soutient que l’instance ne joue pas son rôle de proposition et contre-proposition pour la bonne marche du parti présidentiel. Et pourtant l’ancien directeur de cabinet de Thierno Alassane Sall qui roule pour son propre compte, dit avoir écrit une correspondance au président Macky Sall pour lui faire part de sa candidature. Pour lui qui dit avoir pris part à tous les combats du parti au pouvoir qui a porté et maintenu Macky Sall au sommet de l’Etat, la coalition Benno Bokk Yakaar doit rechercher un leader qui a de la vision, l’expertise et l’engagement nécessaire. Donc pour cet enfant de Thiès, le futur président de Benno devra inventer l’avenir plus qu’à le découvrir.
C’est vrai que quelques encablures nous séparent de la Présidentielle de Février 2024, et la géopolitique aidant, les mutations sociologiques, numériques, économiques et la ligne de feu qui nous entoure devraient nous engager à l’unité et à la cohésion pour l’intérêt supérieur de la nation.
Pour la route, juste dire aux Candidats à la candidature de Benno, qui se sont subitement trouvé un destin Présidentiel, qu’il faudrait plus de lucidité, plus de la hauteur, plus d’humilité et plus de retenue car c’est l’avenir du Sénégal qui se joue.
Et que Macky Sall mette fin au suspense avant que le parti et la coalition ne volent en éclat.
SN/AS/SHH