Les grossesses précoces et mariages d’enfants gangrènent la vie scolaire des jeunes filles. Pour éradiquer le mal, les clubs Evf montent au créneau avec différentes stratégies pour mieux sensibiliser les communautés contre ces pratiques. 

A Kolda, ce sont 91 grossesses précoces en milieu scolaire qui ont été enregistrées dans la région en 2024. Un chiffre qui illustre l’ampleur de ce phénomène dans cette partie sud du pays, précisément au Fouladou. Face à cette situation préoccupante, le Réseau national des clubs de l’Education à la vie familiale (Evf) intensifie ses efforts pour combattre ce mal considéré comme étant un fléau qui gangrène la vie des jeunes. Ces clubs Evf, sous l’égide du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep), viennent d’organiser une tournée de sensibilisation à travers différentes localités du Fouladou.

Ces activités s’inscrivent dans une stratégie globale visant à informer les élèves, les parents et les communautés sur les dangers des grossesses précoces, mais aussi et surtout sur l’importance de l’éducation à la vie familiale. Une éducation qui ne doit pas laisser en rade les valeurs traditionnelles qui sont, entre autres, le respect de la virginité jusqu’au mariage, et l’interdiction pour une fille d’être seule avec un garçon dans un endroit isolé et à certaines heures.

Tout au long de cette tournée de sensibilisation, les membres du Geep ont multiplié les rencontres et causeries avec les élèves, les enseignants et les autorités locales sur le sujet des grossesses précoces et non désirées. Il s’y ajoute la question des mariages d’enfants qui aussi bloquent le cursus scolaire des jeunes filles. Les différentes stratégies, pour mieux sensibiliser et atteindre les objectifs, sont des ateliers, des débats et des témoignages, et simulations sur les conséquences des grossesses précoces, et l’importance du maintien des filles dans les structures scolaires.

Une approche communautaire du Geep par les différents clubs Evf dans le combat contre ce phénomène.
Par ailleurs, ces initiatives pour éradiquer le mal, méritent l’accompagnement des autorités administratives et gouvernementales. D’ailleurs, l’application stricte des lois contre les violences sexuelles et un meilleur accès à l’éducation et aux services de santé sont revendiqués par le Geep. A cela, les parents doivent aussi jouer un rôle actif en éduquant leurs enfants, et au même moment, les enseignants et les responsables communautaires continuent à promouvoir une éducation inclusive et égalitaire.

La lutte contre ce fléau dans la région de Kolda est un défi de taille qui intervient dans un contexte où les jeunes filles font les meilleurs résultats face aux garçons dans les différents examens de fin d’année scolaire. Suffisant pour que toute la communauté et les partenaires de l’école conjuguent les mêmes efforts dans ce combat contre les grossesses précoces et les mariages d’enfants.

Au centre conseils ado de Kolda, des efforts sont en train d’être faits dans ce sens avec l’implication directe des jeunes filles à éradiquer ce fléau. Elles sont nombreuses à célébrer les 10 ans du «new deal». Une expression donnée au contrat social que ces filles ont signé avec leurs parents pour rester loin de la sexualité et poursuivre leur cursus scolaire, aussi en faisant la promotion du leadership féminin. Dans tous les cas, le phénomène est là, et les clubs Evf s’engagent résolument à combattre avec toutes les formes d’énergie.

SN/SHN