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vendredi, février 21, 2025

LE PATRONAT FRANÇAIS A L’APIX : LA FRANCE VEUT CONTINUER A INVESTIR AU SENEGAL

Le Sénégal souhaite continuer à attirer les investissements étrangers, principalement dans les domaines des hydrocarbures et de l’agriculture. Pour autant, il faut dorénavant prendre conscience de la dette publique et la volonté de transformer les matières premières dans le pays.

Le Sénégal a besoin des investisseurs et est ouvert à la coopération. C’est le message que le Directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix) a voulu faire passer à la délégation du Mouvement des entreprises de France (Medef), qu’il a rencontrée hier, pour participer au Forum d’affaires franco-sénégalais. Bacary Sega Bathily a expliqué aux investisseurs potentiels que désormais, la coopération entre dans une nouvelle ère. «Les erreurs du passé nous exigent d’apporter des réformes structurelles.

La rigueur et le professionnalisme n’avaient pas leur place en Afrique. Nous travaillons pour les corriger. L’Administration va respecter le code de conduite qu’elle a mis en place. Tout comme les investisseurs doivent le respecter», a déclaré le directeur général de l’Apix.

Pour lui, il n’est plus question que les matières premières quittent le continent avant leur transformation. A cet effet, il a proposé aux investisseurs français d’apporter leur expertise dans le domaine des hydrocarbures, ainsi que celui de l’agriculture. Une option que Racine Sy, vice-président de la Conseil national du patronat (Cnp), semble partager.

Pour ce dernier, le patriotisme prôné par les autorités ne veut pas dire «un repli sur soi». Bien au contraire, «c’est pour un partenariat gagnant-gagnant», a affirmé Racine Sy pour inciter ses homologues français à s’appuyer sur le privé national pour investir et co-construire le Sénégal. Une lecture que partage Philippe Bohn. Le directeur du comité Afrique du Medef a compris que «les autorités souhaitent localiser en Afrique leurs matières premières. Nous avons la technologie pour ça. Les entreprises françaises ont le savoir-faire», a-t-il déclaré pour encourager l’investissement français au Sénégal dans les hydrocarbures.

Les secteurs d’activité n’ont pas été le seul point discuté. Les investisseurs ont exploré le mode de financement le plus adéquat. A l’heure où le Sénégal croule sous le poids de la dette, le directeur des Financements et Ppp au ministère de l’Economie a affirmé que le Sénégal ne va pas privilégier les projets ou programmes où l’Etat devra contracter de la dette. A cet effet, Pathé Ndoye a esquissé une piste de solution. D’après le Directeur général de la Secaa, qui exploite l’autoroute à péage, la dette publique des pays du Sahara a connu une augmentation de plus de 230% en l’espace de 10 ans.

Ainsi, il a conseillé aux investisseurs de privilégier un partenariat public-privé basé sur un contrat de concession. «Les Etats, généralement, contractaient des dettes et identifiaient des entreprises capables d’exécuter le marché. Celles-ci étaient considérées comme des prestataires. Cela n’est plus d’actualité. Il faut désormais que les investisseurs travaillent avec le privé local, de sorte à limiter le risque. C’est ensemble qu’ils pourront lever des fonds car le privé local pourra bénéficier de l’accompagnement de l’Etat», a affirmé Pathé Ndoye.

SN/SHN

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