Dans l’affaire Ousmane Sonko, aucune solution n’est à écarter pour le faire libérer. Mais selon bon nombre d’observateurs de la scène politique sénégalaise, on aurait pu ne pas en arriver là si le leader de l’ex-parti pastef dissous, avait fait preuve de responsabilité, de maturité et d’intelligence politique face au pouvoir en place. Le maire de Ziguinchor, en défiant les institutions de la République et en optant pour le rapport de force avait fini par prêter le flanc avec ses excès d’ambition et d’espoir. 

Ce qui lui a valu tous les déboires qu’il traverse en ce moment en entraînant de surcroît ses compagnons de guerre avec lui. Seulement, il aurait du être très réaliste depuis le tout début en évitant le bras de fer avec les tenants du pouvoir. Un avocat parle toujours au nom de son client. Donc, les propos de Juan Branco faisant état d’une « recherche de solution politique ou diplomatique à la situation actuelle » de Sonko, ne doivent pas être pris avec beaucoup d’intérêt. 

Et puis, pourquoi l’on ne chercherait pas une solution négociée, une telle option est possible et rien ne doit être écarté par le camp du leader de l’ex parti Pastef pour avoir gain de cause. Ils sont dans leur rôle. Et pourtant beaucoup avaient indiqué cette voie-là qui aurait pu être exploitée depuis bien longtemps. 

L’avocat franco-espagnol, quoi que l’on puisse dire, n’est jamais à court d’initiatives et toute démarche allant dans le sens de maintenir son client en sécurité et en bonne santé sera entreprise. 

Ce qui est essentiel dans cette affaire, c’est d’obtenir la grâce d’où qu’elle pourrait provenir. Donc c’est stratégique de chercher à discuter et de très bonne guerre de changer de fusil d’épaule pour une issue heureuse par rapport à la situation de l’ex-pastef et de son leader.

Au moment où le camp de Ousmane Sonko cherche à rectifier le tir, le garde des sceaux a fait une sortie qui ne leur est pas favorable. En effet, le 30 août dernier, dans une interview accordée à « Jeune Afrique », le ministre de la justice soutenait que Ousmane Sonko est définitivement exclu de la présidentielle de 2024. 

Selon le Pr Ismaïla Madior Fall, cette élimination résulte du caractère définitif de la condamnation par contumace du président de l’ex-pastef dans l’affaire de mœurs qui l’opposait à Adji Sarr. Ces arguments qui ont été aussitôt démontés par Juan Branco lui-même. Donc à mon sens, ce serait intelligent de leur part, d’essayer d’obtenir la réhabilitation de leur parti sur le plan politique et aussi diplomatique. Dans ce cas, la prochaine étape pourrait être contraint à l’exil. Mais pour l’heure, ce ne sont que des hypothèses, les jours à venir nous édifieront. 

SN/SHN